Vaujany, terre de passage, terre d’échange, terre de culture

 

Les hommes naturellement curieux ont de tout temps circulé à travers mers et continents pour trouver meilleur environnement, meilleurs lieux propices à la culture et à l’élevage et toujours ils ont emprunté les cols les plus sûrs pour franchir les barrières dressées par la montagne et dessiner le long des flancs des massifs ces chemins sinueux, escarpés, rudes donnant le temps d’apprécier paysages, faunes et flores.

 

Vaujany se trouve au centre de passage entre des vallées, des nations, des pays depuis la plus haute antiquité. On communique avec l’Italie, la Gaulle, les marchandises transitent, s’échangent, on crée des hôtels et bientôt des résidences. Sur le flanc ensoleillé du Rissiou, c’est un chapelet de villages qui s’est installé, s’étirant sur de longs kilomètres, chacun possédant son originalité.

 

Terre de culture et d’échange, Vaujany tient à conserver son patrimoine antique et à vous le faire découvrir comme perles précieuses incrustées sur un bijou. La station n’oublie pas ses origines et vous offre de découvrir dans « La Maison de la Faune » les secrets de la vie animale dans l’Oisans. Vous jouerez et vous vous instruirez, vous percevrez des aspects que vous ne soupçonniez pas, un monde caché se dévoilera si vous prenez la peine d’être à son écoute.

 

Le passé, on le soigne et on le cultive à Vaujany mais rien n’interdit d’envisager l’avenir et les applications avancées de la science et des techniques. C’est toute l’histoire de l’hydroélectricité avec la construction du barrage de Grand’Maison, une Maison immense qui collecte les eaux de tout un massif, qui a installé sa machinerie, ses galeries qui n’en finissent pas sous terre, un immense édifice qu’on n’aperçoit pas d’emblée et qu’il faut aller visiter sous la houlette d’un guide avisé et bien informé. Des travaux gigantesques et dans votre appartement une heureuse lumière, une tendre chaleur au cœur de l’hiver.

 

Vaujany, terre de contact, terre d’échange et de culture mais aussi terre de la modernité avec la conception et la construction d’une station pour accueillir visiteurs et vacanciers. Vous appréciez cet habile mélange de l’ancien et du moderne, ces bâtiments incrustés dans le flanc de la colline du Rissiou et toute cette verdure, toutes ces fleurs, tous ces méandres lorsque vous cheminez du sommet au pied de la station.

 

Terre d’échange Vaujany l’est plus particulièrement avec vous les joueurs d’échecs venus échanger des idées sur un échiquier. Vous, des hommes de la pensée, vous osez échanger plans, idées, combinaisons, dans le plus grand silence, sans le moindre mot, comme de parfaits muets et pourtant vous vous comprenez comme si l’intelligence n’avait pas besoin de parole pour s’exprimer et de fait ce sont les mouvements qu’exécutent vos pièces, qui portent sens et signification. Dans un monde si bavard, vous êtes vraiment une espèce à part. Vous défiez les illustres professeurs qui ont interdit au siècle passé l’enseignement des signes aux muets. On ne pouvait penser sans utiliser la voix et les mots et vous osez leur dire qu’on peut échanger sans le moindre mot, idées, théories, plans, combinaisons. Vous êtes en quelque sorte des révolutionnaires, des hommes d’avant-garde. Vous comprenez la fascination et l’incompréhension que vous suscitez Des gaillards là, bien portants, bien équilibrés, assis pendant quatre heures, sans dire un mot et qui prétendent penser « Mais non, ils ne pensent rien, ils ne disent rien, ils font mine de penser pour s’assurer une bonne sieste ! » Vous vous exercez à la réflexion, à la pensée dans le plus profond silence et on ose vous taxez d’imbécillité. Quelque chose d’important échappe à la modernité mais il ne vous a pas échappé que l’essence de l’homme consiste à penser, à s’exercer à penser et qu’on peut communiquer ses réflexions à travers un simple mouvement. Au bavardage vide, vous opposez le silence fécond. Puissiez-vous en être félicités !

 

                                                                                              Jacques Brethé